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Poème à 4 mains

27/02/2024
Poème à 4 mains

Dans la construction immobilière, on aborde souvent le prisme architectural du bâtiment par son aspect extérieur. Celui qui métamorphose nos villes et nos espaces publics.

 

Mais saviez-vous que chez GILLES TRIGNAT RESIDENCES, nous portions également une attention toute particulière à la décoration des halls d'entrée ? Cet espace commun est bien souvent le centre névralgique d'une résidence où se croisent les habitants. C'est un lieu de passage, mais aussi de vie, et nous souhaitons qu'il reflète le caractère haut de gamme de nos prestations.. Ces projets sont souvent l'occasion de collaborer avec des artisans locaux et de mettre en lumière notre savoir-faire français d'excellence.

 

Dans cette interview, nous avons poussé la porte du programme immobilier Côté Poésie à Saint-Martin-d'Hères afin de vous faire découvrir l'envers du décor et comprendre la genèse d'un très beau projet qui allie patrimoine littéraire et créativité grenobloise.

 

Rencontre avec Priscilla Caron et Audrey Laurent, deux femmes passionnées par leur travail qui abordent leur métier avec une sensibilité et une créativité toute particulière et sincère.

Pouvez-vous en introduction vous présenter à nous ?

 

AUDREY : Je m'appelle Audrey Laurent. Je travaille dans les métiers de la création. J'ai une partie de mon activité qui est basée sur la photographie d'architecture et de décoration intérieur. J'ai une autre partie de mon activité que je développe depuis quatre ans, à travers laquelle je crée des grands décors muraux panoramiques pour les entreprises. La particularité que j'ai, c'est que je vais travailler sur une thématique spécifique. Si c'est une entreprise, je vais travailler à retranscrire leurs valeurs en image, leur domaine de compétence, leur ADN par la photographie, l’illustration, la typographie.

 

C’est une façon de scénographier l’espace pour agrandir ou structurer une pièce, créer un effet de surprise, inventer une fenêtre imaginaire… c’est aussi raconter une histoire en lien avec le lieu. Tout est pensé sur-mesure, tant au niveau du design, des couleurs que du sujet, du format… Je mène ces deux activités en parallèle et pour moi, la première sert aussi la deuxième, dans le sens où cela fait quinze ans que je suis photographe, que je me sers de mon sens de la composition et de mon analyse dans la création de mes visuels.

 

PRISCILLA : Je suis Priscilla Caron et j'exerce le métier d'architecte et le métier d'architecte d'intérieur. J’ai débuté il y a une vingtaine d’années comme Architecte d'intérieur et Maître d'œuvre pour des projets haut de gamme. Les métiers de la décoration ont été galvaudés par les médias et aujourd’hui il est difficile de faire la différence entre un décorateur, un designer d’espace ou un architecte d’intérieur. J'ai donc décidé d’évoluer avec un diplôme d'Architecte d’état pour me nourrir de savoir-faire et ainsi développer une conception architecturale plus complète. Il s'agit de deux métiers bien distincts où l'approche et les obligations ne sont pas du tout les mêmes.

 

L'architecte travaille sur le bâtiment et la mémoire, il est là pour bâtir. Son but est d’élever des édifices pérennes avec tous les corps de métiers. Au moment de la conception, on se demande toujours comment on va réaliser le projet, comment il va pouvoir se construire. L’expérience permet de créer du « Réalisable ».

 

Mon approche d’architecte d’intérieur m'amène à faire sortir les entreprises de leur zone de confort. Au début, ils n'aiment pas forcément être déstabilisés, mais une fois le projet achevé, ils me disent souvent : « Ah oui, en fait, on est capable de faire ça chez nous ». Ce retour est plutôt sympa. Ils apprécient d'avoir fait quelque chose de différent et de l’avoir bien fait.

 

J'ai cependant une approche de conception un petit peu différente du fait de mon parcours en arts appliqués que je partage d'ailleurs avec Audrey.

Depuis très jeunes, nous avons appris à créer des concepts ; du design. Je pense que c'est une force d'avoir des idées toujours nouvelles sur chaque projet.

Dans mon bureau d'architecte, nous n'avons pas de préférence pour les projets, que ce soit archi ou archi d'intérieur, on aime les deux ! La vision à deux facettes aide à mieux concevoir les projets.

 

AUDREY : Le concept, nous nous rejoignons ici ! Pour ma part, je ne fais jamais deux fois la même création, et c'est ce qui m'intéresse. J'aime développer des univers qui vont être spécifiques pour mes clients et qui ne se ressemblent jamais. C'est ce qui est intéressant.

 
 

Comment avez-vous commencé à travailler pour GTR ?

AUDREY : C'est intéressant comme question. Je suis à mon compte en tant que photographe depuis 2005. Au cours de mes expériences, j'ai fait beaucoup de reportages, j’ai fait du studio (photo produit et portrait), j'ai fait pas mal de projets en lien avec le sport.

 

En 2015, j'ai eu un déclic et j’ai souhaité me rapprocher de ce qui me plaisait vraiment. J'en avais assez de faire des choses qui étaient trop éloignées de mes centres d’intérêts, de ce qui me touchait en tant qu'artiste. J'ai donc décidé de frapper aux portes des métiers de l'architecture et de l'habitat et je suis allée à mon tout premier salon de l'immobilier à l'Alpexpo. Sur place, j'ai décidé de faire le tour des promoteurs et j'ai rencontré Julien Montoya, Responsable des ventes chez GILLES TRIGNAT RESIDENCES, à qui j'ai expliqué ma démarche. Il m'a donné des contacts et c'est comme ça que tout a commencé.

 

À ce moment-là, l'entreprise cherchait un photographe. Je pense que je suis arrivée au bon moment. J'ai fait un premier reportage photo d'un appartement témoin et après, ça s'est enchaîné. J'ai mis en place certains appartements sur la base du home staging (technique à laquelle je me suis formée) que j’ai photographiés ensuite, et de fil en aiguille, les projets ont grandi. C'était chouette.

 

Ce que j'apprécie surtout dans ma relation à GILLES TRIGNAT RESIDENCES, c'est la fidélité depuis 2015 et la qualité relationnelle avec mes différents interlocuteurs, l’envie de faire de beaux projets de qualité.

Comment appréhendes-tu les photos de nos réalisations ?

Je fais plusieurs passages dans un même lieu. Je vais avoir un passage qui va être très global et très généraliste, qui me permet de faire le tour, d’appréhender et de de m’approprier le bâtiment, son architecture, son volume.

 

J'ai un premier regard qui va être plutôt global et où je vais toujours essayer de mettre en valeur le bâtiment dans son environnement. S'il y a un point de vue intéressant, s'il y a des montagnes, si je sens qu'il y a une intégration particulière dans le lieu, je vais les rechercher et je vais travailler sur cette dualité-là : l’architecture et son milieu. A ce moment-là, je suis connectée et en éveil total sur ce que je ressens de l’espace. A cette étape je travaille avec un objectif grand angle.

 

Ensuite, je vais faire un deuxième passage avec un autre objectif qui a une visée plus longue et qui va me permettre d'aller cibler des zones, des angles, des détails ou des choses plus spécifiques du bâtiment. En se rapprochant du lieu par la visée, on a une vision et un ressenti différent. J'aime beaucoup ce deuxième passage, car je vais aller chercher des aspects graphiques de composition, un angle de bâtiment, une fenêtre, une spécificité de matériaux…

 

Au cours de mes différents projets avec GILLES TRIGNAT RESIDENCES, je me suis rendu compte qu'il y avait une attention particulière aux choix des matériaux des immeubles, mais aussi des halls d'entrée. Il y a un vrai projet autour du hall d’entrée. C’est quelque chose qui m'avait marquée.

C'est une belle transition pour aborder le travail de Priscilla avec GILLES TRIGNAT RESIDENCES :

 

PRISCILLA : Pour ma part, ma collaboration est plus récente. C'était en 2020. Gilles m’a proposé un RDV. Je crois qu’il m’a reçu par politesse mais qu’il ne savait pas trop pourquoi il me recevait.

Finalement, nous n'avons pas du tout parlé d'architecture. Nous avons plutôt voulu créer une relation de confiance, nous avons échangé sur beaucoup de sujets. La présentation de mon book est arrivée vraiment à la fin où Gilles m’a dit: « Bon, et bien, en fait, montre-moi ce que tu fais?»

Bien que je sois partie sans perspective de collaboration, j'avais passé un moment simple et humain. Des qualités importantes pour moi que je retrouve dans les équipes de GILLES TRIGNAT RESIDENCES. Deux semaines après, on m'a appelé pour travailler sur un hall d'entrée.

 

Notre première collaboration a été l'Aixpression à Aix-les-Bains. Cela avait commencé fort, parce qu'on m'a laissé carte blanche et j'ai pu pleinement proposer des projets.

En général, j'aime faire plusieurs propositions.

 

Dans ma conception de projets en architecture intérieure, il y a une proposition qui respecte le projet de l'architecte pour rester dans son univers, pour ne pas dénoter. Ainsi les clients, les locataires ou les propriétaires ressentent une pleine cohérence entre l’architecture du bâtiment et l’ambiance intérieure.

 

Un second projet où je vais plutôt travailler par rapport aux volumes. Dans un hall, souvent, il y a beaucoup de contraintes. Parfois on a de long couloir, parfois on a plusieurs chicanes, quelquefois on n'a pas de hauteur, voire pas de hall au sens propre du terme. Et puis, il faut incorporer ces 20-30 boîtes aux lettres. Essayer d’en faire un lieu pourvu de sens est un challenge.

 

La troisième proposition est plus libre. Elle me permet de connaitre le curseur d’ouverture de mes interlocuteurs.

En fait, le point de départ de la création, reste le volume. Qu'est-ce qu'on en fait et qu'est-ce qu'on veut en dire ?

 

AUDREY Pour moi, c'est un petit peu différent. Souvent mes clients savent qu'ils veulent une création, qu’ils souhaitent habiller un mur. Ils ont le sentiment qu'il faut faire vivre l’espace de leur choix, mais ils ne savent pas formaliser leur envie et me le transcrire. Je les conseille alors sur l’orientation artistique du projet, sur des pistes possibles de créations.

 

Je recueille à ce moment-là ce qui va constituer le brief de départ : quelques mots, une thématique, je m’imprègne de leur culture d’entreprise, je visite les bureaux et photographies les espaces, les couleurs, les matériaux … J’absorbe ces éléments afin de créer un mood-board et je projette un univers graphique et esthétique auquel personne ne s'attend. Comme souvent ils n'ont pas d’idées précises de ce qu'ils veulent au démarrage du projet, ils sont très souvent agréablement surpris et adhère tout de suite au projet.

Pouvez-vous nous parler de votre rencontre et du projet qui vous a liées chez GTR :

PRISCILLA : On a pu se croiser dans des soirées business. Chez Audrey, j'ai tout de suite apprécié son Pep’s, son discours mais aussi sa manière de présenter les choses avec sérieux. Pour ne rien vous cacher, j'ai tout de suite senti qu'elle avait la culture « arts appliqués » ; et je me suis dit : « Cette fille n’est pas n'importe qui », dans le sens où son approche me confirmait qu'elle avait une réflexion aguerrit et une sensibilité poétique, ce qui pour moi est un vrai plus dans notre travail de concepteur.

 

N'étant pas forcément douée pour les arts plastiques, j'ai senti qu'elle pourrait être le binôme parfait. Ma sensibilité est plutôt tournée vers la recherche de volume et de lumière sans superflu. De son côté, Audrey est très picturale et créative, elle sait associer les couleurs, ajouter du graphisme avec facilité, et je l’avoue, je ne sais pas faire. Un projet réussit, c’est d’abord un projet où le volume et les matériaux font un ensemble harmonieux. Le décor mural doit apporter à la poétique du lieu. Il doit le magnifier. Quand l’équilibre est respecté, nous avons une œuvre.

Audrey a une façon d'amener le projet et de nous embarquer avec elle qui me fascine. Elle trouve toujours les bons mots, la bonne formulation. Audrey m'inspire beaucoup. Elle est une femme inspirante et je ne suis pas sure qu'elle s’en rende compte.

 

AUDREY : Effectivement je ne m'en rendais pas compte ! Je suis hyper touchée. Merci Priscilla. Effectivement, je t'ai appelé, on s'est vu dans tes bureaux, et tout de suite, on a accroché avec le côté de notre formation. Le fameux bac Arts Appliqués, c'était un bac F12 à l'époque. Il y a une sorte de communauté comme ça. Dès que tu rencontres “des F12”, tu sais, il y a un truc ultra affectif.

Ça a vraiment créé une complicité et une confiance. Je me souviens très bien de quand on a commencé à travailler sur le projet Côté Poésie. On avait tout étalé, tous nos nuanciers. D'ailleurs, j'ai une très jolie photo de ce moment.

Le projet de décoration du hall d'entrée de Côté Poésie a été initié par GILLES TRIGNAT RESIDENCES, suite à la réflexion autour du nom de la résidence, mais aussi de l'avenue Jacques Prévert et des écoles qui sont toutes proches. Nous avons fait les démarches auprès des éditions Gallimard pour obtenir les droits d'auteur. Comment avez-vous abordé ce brief imposé ?

 

AUDREY : Il y a une chose qui m'a beaucoup aidé sur ce sujet, c'est le fait que vous m'ayez confié en amont la réalisation d'un reportage photo sur Saint-Martin-d'Hères. J'y suis allée au printemps et dans les petites rues que j'ai arpentées, c'était très fleuri et j'avais trouvé qu'il y avait ce côté bucolique avec des branchages, du lierre comme ça qui court sur les murs en pierre. Il y a un côté très “petit village”, c’est quelque chose qui m’a touché et inspiré pour la réalisation du décor.

C’est comme ça que j’ai intégré ce côté très floral dans le visuel ainsi que la branche de cerisier en fleur, représentation archétypale de la campagne.


PRISCILLA : Moi, je l’ai pris comme un nouveau défi. On s'est rencontré, on a eu notre lecture personnelle du texte. Il y avait l'idée du chemin pour ma part, qui était beaucoup plus présente. Dans mon volume, je suis partie en m'interrogant sur l'enfance liée au jeu et au cheminement : comment puis-je amuser un enfant qui rentre dans ce hall ? L'idée est venue de créer des pas sur le sol comme lorsqu’on joue à sauter sur les passages piétons. Le projet est parti de là, et ensuite, pour amener du rêve, j'ai voulu que ce chemin prenne plusieurs dimensions, qu'il monte sur les murs, qu'on se retrouve la tête en bas. L’importance pour moi, c'était de donner place au poème de Jacques Prévert. Il a donc été implanté à un point clé ; face à l’entrée. Mettre le décor mural à droite du texte est devenu une évidence.


AUDREY : Pour ma part, ce qui était important et en lien avec le texte de Jacques Prévert, c'est que je ne voulais pas en faire une illustration littérale. Je ne trouvais pas cela intéressant et c’était déjà beaucoup usité en illustration sur ce poème. J'ai donc repris différents mots du texte et je les ai éclatés dans l’image. Il y a le rapport à la mer, mais le poisson se retrouve dans les airs. L'idée était de mélanger un peu tout ça et de faire une proposition qui soit onirique, poétique, qu’on ait des étoiles en haut de l’image, des étoiles en bas, un poisson qui nage à côté du soleil, un enfant tout petit à côté d'une grande plante, un peu comme dans Alice au Pays des merveilles, avec des rapports d’échelles déconnectés de la réalité.

 

Mais aujourd'hui, nous n'en sommes qu'à l'étape de la maquette. Ensuite, je vais passer à la réalisation haute définition pour l’impression future du décor, et je vais le recomposer entièrement. C'est à ce moment-là que je vais caler les éléments de manière hyper précise. Le fameux poisson, je l'ai mis comme ça, là, en vrac, mais peut-être que je vais le faire bouger, peut-être que je vais le grossir. Je revoie tous les rapports de proportions entre les éléments pour que tout ça soit ultra équilibré.

On a hâte de voir le résultat final ! Avez-vous des actualités que vous aimeriez partager avec nous ?

 

PRISCILLA : En ce moment, nous travaillons sur des projets très variés, c’est très intéressant. Nous avons trois projets phares. Nous avons du haut de gamme pour un chalet à Megève avec piscine intérieure, Spa, hammam et ses suites. À côté, nous travaillons sur des bâtiments industriels. Et puis hier, j’ai rencontré des agriculteurs pour un projet de commerce de vente directe. C'est toujours très excitant d'avoir des projets complètement différents. Moi, j'adore ça.


AUDREY : J'ai reçu un prix au mois de juin l'année dernière. J'en parle parce que cet événement me porte encore. C'est un prix qui est organisé chaque année par le réseau professionnel FCE Grenoble Alpes (Femmes Chefs d’Entreprise). Chaque année, elles organisent un prix, le Trophée des Elles. J'ai reçu le prix Coup de cœur du jury et ça m'a vraiment galvanisée ! Quand je regarde les photos et je repense à ce moment, ça me donne des ailes. C'est quelque chose qui a vraiment marqué une forme de reconnaissance de mon travail. Il n'y a pas beaucoup d'équivalent à ce que je fais et j'ai donc l'impression d'ouvrir une brèche où personne n'est jamais vraiment allé.

 
Merci les filles ! 
 
Découvrez le travail d'Audrey sur son site web 
Découvrez le travail de Priscilla sur son site web

 

 
 
 
 
 
 
 
Découvrez notre programme immobilier Côté Poésie sur la commune de Saint Martin d'Hères

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